Certains événements de notre vie s'imposent à nous.
Un deuil, l'annonce d'une maladie chronique, une séparation, un changement de vie professionnelle, etc.
Et ce n’est souvent pas une chose que nous avons choisi, que nous avons décidé et donc nous ne sommes plus maître du devenir.
Cette émotion, souvent forte, agit dans notre cerveau comme une cristallisation de l’être tout entier.
Cet évènement est un bloc de glace, où tout est figé, et où il est parfois impossible de bouger voire d'envisager l'opportunité d'un changement.
Le chemin de l’acceptation
Dans un premier temps, c’est la colère qui s’exprime. Une révolte parfois sourde, qui peut conduire à des agressions envers les autres ou envers soi-même.
Parfois, le déni nous pousse vers la combativité. Face à cette situation que nous ne maîtrisons pas, nous décidons alors qu'elle n'a jamais existée, qu'elle ne peut pas exister, et cet état de déni nous pousse alors dans la mauvaise direction.
Tant que nous refusons de regarder la vérité en face, le boulet que nous avons désormais au pied ne nous quittera plus.
Il ne peut y avoir qu'une seule façon d'avancer avec sa charge mentale, c'est de l'accepter !
Oui mais alors comment faire ?
Dans un premier temps il est nécessaire d’épuiser la colère, d’épuiser la tristesse et de se plonger à l'intérieur de ses émotions fortes.
C'est exactement le travail que vous invite à faire l'hypnose, sous le regard bienveillant de l'accompagnant.
Dans un état distancié et en toute sécurité, il est alors possible d’aller à la rencontre de ce traumatisme, pour épuiser le choc.
Lentement vous allez pouvoir évoquer le futur, avec la trace de cette cicatrice qui restera indélébile, mais indolore.
Dans ce processus d'acceptation il ne s'agit pas d'aller vers l'oubli, bien au contraire ! Le processus d'acceptation vous amène alors à considérer votre vie avec ce nouvel état de fait.
J'accepte la situation qui se présente de cette façon, et la vraie question devient alors « que vais-je faire de cela maintenant ? ».
Un exemple concret
Voici une technique, parmi tant d'autres, que j'utilise dans mes consultations.
Souvent, je suis amené à accompagner des clients à qui l'on vient de diagnostiquer une pathologie lourde, chronique, alors, j'utilise la métaphore de la balle en mousse.
Je choisis de façon arbitraire, une balle que j’impose au client. Une petite balle avec une couleur, un volume, une texture, que j’impose au client pour qu’il s’en saisisse.
Nous partons alors ensemble, du constat : « voilà c'est fait, la balle est entre vos mains ! Dorénavant elle est à vous ! ». Il n'a pas la possibilité de me la rendre, il va devoir faire avec, et partir avec.
Mais que va-t-il en faire ?
J’invite ensuite le client à se concentrer sur cette balle, à la regarder et à l'apprécier dans sa forme, dans sa texture, dans son volume pour laisser exprimer les images et les sensations que lui procure cet objet.
Comment cet objet va-t-il entrer en résonance avec lui ?
Vers un travail métaphorique
Commence alors un travail métaphorique entre cette balle et la raison de la consultation du client, pour lui permettre de continuer à avancer avec cette balle.
J’amène la personne à réfléchir, ce en quoi cet objet peut contrarier les projets en place. Mais également à en quoi cet objet ouvre le champ des possibles, et en quoi cet objet fait appel à des ressources insoupçonnées.
La balle en question devient alors un objet qui vient se greffer à la place que le client souhaite lui concéder.
S’en suivent alors une suite de questions. Le client va-t-il l'enfouir ? Va-t-il mettre d'autres ressources par-dessus, qui vont lui permettre de l'oublier ? Ou bien va-t-il l'utiliser en la plaçant au cœur d'un système plus complexe, qui est celui de sa personnalité ? Ou, est-ce que ce nouvel événement va lui donner un atout dans sa personnalité ?
Est-ce que cette balle, qui au départ était perçue comme un handicap peut devenir un pouvoir ?
La question que je pose à chacune de mes séances est « comment allez-vous trouver en vous, les ressources pour transformer ce handicap en force ? ».
Là encore, le travail d’hypnose permet d’explorer dans les vécus antérieurs, les ressources nécessaires pour vivre le présent.
L’intérêt de ce travail en hypnose permet donc toutes les métaphores possibles. Nous ne parlons plus du problème directement, mais nous parlons simplement d'un événement sous la forme d'une balle, qu'il faut intégrer.
L’émotionnel et la rationalité peuvent alors se mettre de côté, pour laisser place à l'inconscient pour régler le conscient.
Le pardon et l’acceptation vont-ils de pair ?
Dans certains cas, lorsque la situation dramatique est liée à un tiers, on me pose souvent la question du pardon : « vais-je devoir lui pardonner pour pouvoir accepter ? ».
Là encore il n'y a pas de réponse évidente. Le pardon ne conduit pas forcément à l'acceptation, ni même à la résilience, mais il peut être un élément constitutif de ce chemin.
De ma pratique et de mon savoir empirique est née une croyance qui dit : « affronter sa problématique permet de la dépasser ».
Affronter seul sa problématique est difficile.
Le chemin est parfois long, ponctué d'embûches, mais si vous êtes bien accompagné, l'avenir peut devenir radieux, calme, serein, et la balle que l'on vous a imposé peut devenir alors un cadeau.
La semaine prochaine je vous propose d'explorer une autre ressource qui demande de l'énergie :
« J’arrête ! ».
À bientôt !
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